Le respect du RGPD est une obligation depuis 2018, et en cas de contrôle et de non-conformité, la CNIL peut prononcer différentes sanctions, notamment : une obligation de mise en conformité ou interdiction d’utiliser le traitement concerné (vos fichiers), y compris sous astreinte ; ou une amende administrative (10 millions d’euros ou 2% du CA annuel de votre entreprise et pouvant aller jusqu’à 20 millions d’Euros ou 4% du CA de votre entreprise).
Au-dessus de la CNIL, Le CEPD (Comité européen de protection des données) peut aussi infliger des sanctions.
La CNIL en tant qu’autorité administrative indépendante a plusieurs missions, celles d’informer les particuliers et les professionnels et protéger leurs droits.
Puis, elle accompagne les organismes privés et publics sur le chemin de leur conformité et les conseille. Elle anticipe et innove. Enfin, elle contrôle et sanctionne. ET c’est là l’objet de notre article
La CNIL reçoit des signalements par divers canaux et réalise principalement des contrôles dont les suites peuvent aller de la clôture, à la mise en demeure ou à la sanction financière.
En 2021, La présidente de la CNIL a prononcé 135 mises en demeure de se mettre en conformité à des organismes qui ne respectent pas le RGPD. Si le manquement constaté est grave, la mise en demeure peut même être rendue publique. Les peines prévues par le code pénal ; qui sont des sanctions judiciaires, peuvent venir compléter les sanctions classiques. Le détournement de finalité, par exemple, est sanctionné de 300 000 euros et de 5 ans d’emprisonnement au titre du Code pénal (article 226-1).
Mesures de sécurité insuffisantes (article 32), recours à un sous-traitant qui ne présenterait pas les garanties suffisantes, absence de clause dans le contrat RT/ST prévoyant les obligations du sous-traitant (article 28)
Non tenue d’un registre des activités de traitement (article 30), Non réalisation d’une analyse d’impact dans les cas où elle serait requise (article 35), Non désignation d’un DPD s’il est requis (article 37)
Absence de notification à l’autorité de contrôle et à la personne concernée en cas de violation de DCP (ou tardive) (articles 33 et 34)
Traitement ne respectant pas les « principes de base » (par ex: sans consentement de la personne concernée alors qu’il était requis) (articles 5, 6, 7 et 9), détournement de finalité etc…
Non-respect des droits des personnes (information, droit d’accès, droit de rectification, droit à l’affinement, droit à la portabilité...) (articles 12 à 22)
Ce niveau de sanction est un maximum pour la CNIL, d’autres peines sont parfois préférées par la CNIL comme la publication publique qui peut avoir un impact sur la réputation de l’entreprise, l’interdiction d’exploitation des fichiers de données…bien plus handicapant pour une entreprise. Quoiqu’il en soit, les autorités vont analyser si le montant final calculé répond aux exigences d'efficacité, de dissuasion et de proportionnalité ou si des ajustements supplémentaires du montant sont nécessaires. Enfin, l’autorité de contrôle compétente appréciera « chaque cas d’espèce » .
En 2021, la CNIL a reçu plus de 14 000 plaintes sur des sujets très différents. C’est pourquoi sa politique répressive se veut différenciée en réponse aux dernières modifications de la loi informatiques et libertés qui a pour ambition d’être plus souple quant aux sanctions.
Tout d’abord, cela commence souvent par un signalement à travers des plaintes d’usagers, ou une auto saisine en fonction des thèmes et problématiques qu’elle a identifiés comme prioritaires. La saisine peut aussi venir de la presse, ou encore d'autres CNIL européennes dans le cadre de la coopération.
Puis, c’est le temps du contrôle (384 réalisés en 2021), sur place, en ligne (si les manquements sont visibles à distance), sur convocation avec l’audition des acteurs concernés ou enfin sur pièces.
La CNIL peut aussi intervenir a posteriori auprès des responsables de traitements des données personnelles pour vérifier sur place la mise en œuvre effective de la loi. Lors d’un contrôle, la CNIL va notamment s’intéresser à :
Dans le cadre de sa mission de contrôle (et/ou de sanction), la CNIL formulera peu ou pas d’observations en clôturant la plupart du temps le dossier. C’est la présidente de la CNIL qui décide de la suite à donner : la clôture de la procédure, les mesures correctrices et les sanctions. Attention, des contrôles ultérieurs peuvent être réalisés pour s’assurer de sa mise en conformité.
La CNIL peut aussi avertir un organisme ou le rappeler à l’ordre sur son traitement de données non encore opérationnel mais contraire ou susceptible de violer les dispositions du RGPD. Ce sont des mesures préventives permettant d’intervenir en amont.
En cas de manquements significatifs, le responsable de traitement peut être mis en demeure de se mettre en conformité dans un délai imparti. La mise en demeure est une décision de la Présidente de la CNIL qui énumère les manquements reprochés à l’organisme ainsi que les mesures qu’il doit prendre pour se mettre en conformité. Le délai imparti pour se mettre en conformité pouvait varier entre 24 heures (en cas d’extrême urgence) et 6 mois. Aujourd’hui, la procédure de mise en demeure a été ajustée. Les organismes ne sont plus soumis au plafond de 6 mois pour leur conformité mais un plafond de 12 mois.
L’organisme mis en demeure devra apporter une réponse étayée et fournir les justificatifs appuyant ses propos pour démontrer l’effectivité de sa mise en conformité.
La formation restreinte de la CNIL peut, par procédure contradictoire, prononcer des sanctions, notamment pour les motifs suivants :
Une procédure de sanction RGPD peut aussi être engagée sans mise en demeure préalable en cas de manquements significatifs.
En cas de manquements RGPD portés à la connaissance de la CNIL, les sanctions pouvant être prononcées sont :
Récemment, en avril 2022, les procédures répressives de la CNIL ont été modifiées et une procédure simplifiée permet désormais de gérer les dossiers peu complexes
La présidente de la CNIL peut décider d’orienter les dossiers peu complexes ou de faible gravité vers une procédure de sanction RGPD simplifiée. La CNIL est saisie d’une plainte ou réalise un contrôle. Puis après arbitrage de la présidente, il est décidé d’appliquer une sanction ou bien de clôturer le dossier, de faire un rappel des obligations légales, ou une mise en demeure. Si la décision s’oriente vers une sanction, un rapporteur sera désigné, c’est-à-dire un agent de la CNIL. Celui-ci va dresser une notification à l’organisme qui a 1 mois pour répondre et présenter ses observations.
En pratique, la présidente de la CNIL saisit alors le président de la formation restreinte et désigne un rapporteur parmi les agents de la CNIL, qui est chargé d’instruire le dossier. La mise en œuvre de cette procédure est allégée. En effet, il statue seul sans audience publique. Les sanctions prononcées sont également allégées :
Ces sanctions ne sont pas rendues publiques contrairement à la procédure ordinaire.
Les procédures et les sanctions peuvent être diverses...et il vaut quand même mieux les éviter. La solution est simple : respecter la vie privée et les données personnelles.
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